Etudes Aquatiques

ANSES

Agence Nationale de Sécurité Sanitaire

Résultats de l'étude nationale sur l'imprégnation aux PCB des consommateurs de poissons d'eau douce

19 janvier 2012

Interdits depuis plus de 20 ans en France et dans de nombreux pays, les PCB sont des substances chimiques persistantes dans l'environnement largement répandues à la surface du globe. Au niveau européen comme international, des dispositions ont été prises pour réduire l'exposition de la population aux PCB et notamment la fixation en 2006 des teneurs maximales européennes à ne pas dépasser dans les denrées. En France, comme dans plusieurs pays européens, des dépassements de ces teneurs dans les poissons d'eau douce ont été observés dans plusieurs cours d'eau. Depuis 2006, des restrictions de pêche et des recommandations de non consommation des espèces de poissons les plus accumulatrices de PCB (anguilles, poissons gras, espèces dites fortement bio-accumulatrices) ont ainsi été prises localement, sur la base de la réglementation en vigueur. Au niveau national, il est recommandé de limiter la consommation des espèces fortement bio-accumulatrices (anguille, barbeau, brème, carpe, silure), en particulier pour les femmes en âge de procréer auxquelles il est préconisé de l'éviter. En effet, les principaux effets critiques mis en évidence sont des effets sur le développement mental et moteur chez le jeune enfant exposé pendant la grossesse ou l'allaitement.

Dans ce contexte, et dans le cadre du plan national d'actions sur les PCB, le ministère chargé de la Santé a demandé, en 2008, à l'Anses, en collaboration avec l'InVS, de
réaliser une étude sur l'imprégnation aux PCB des consommateurs adultes de poissons de rivière
, principalement les pêcheurs et les membres de leurs familles.

L'objectif principal de l'étude était d'
identifier les déterminants prédominants de l'imprégnation sanguine aux PCB. Il s'agissait notamment de rechercher l'existence d'un lien éventuel entre la consommation de poissons d'eau douce fortement bio-accumulateurs et l'imprégnation. Cette étude devait ainsi aider à la définition de fréquences acceptables de consommation de ces poissons, c'est-à-dire sans risque pour l'homme sur le long terme
.
A l'issue de plus de trois années de travail, les résultats de cette étude sont publiés aujourd'hui.
Avec la participation de la
Fédération nationale de la pêche en France (FNPF) et du Comité national de la pêche professionnelle en eau douce
(CONAPPED), des foyers de pêcheurs amateurs et professionnels ont pu être contactés sur six sites de niveau de contamination contrasté en PCB.
Au total,
606 pêcheurs amateurs ou membres de leur foyer et 16 pêcheurs professionnels ont été inclus dans l'étude
. Pour chaque participant, les habitudes alimentaires, ainsi que les pratiques de pêche et de consommation des poissons d'eau douce ont été recueillies. En parallèle, un prélèvement sanguin a été réalisé afin de déterminer le niveau d'imprégnation aux PCB.

Il ressort de ce travail que
le niveau de consommation de poissons d'eau douce est faible (en moyenne 1 fois/mois chez les pêcheurs amateurs), en particulier pour les poissons fortement bio-accumulateurs de PCB (environ 2,5 fois/an). Seuls 13% de la population des pêcheurs amateurs de l'étude consomment des poissons fortement bio-accumulateurs plus de deux fois par an
.
Deuxième enseignement, cohérent avec l'observation précédente, les niveaux d'imprégnations observés chez les participants à l'étude sont similaires à ceux observés dans la population générale. Ils sont inférieurs à ceux de la population française à la fin des années 80 lorsque les PCB ont été interdits. D'un point de vue sanitaire,
très peu de participants dépassent le seuil d'imprégnation critique
- valeur en dessous de laquelle les risques sont écartés. Leur proportion est du même ordre de grandeur qu'en population générale et ces individus sont parmi les plus âgés.
L'étude a aussi mis en évidence que
la consommation des poissons fortement bio-accumulateurs était associée à une augmentation de l'imprégnation aux PCB. Cependant, la consommation actuelle de ces poissons aurait une influence moindre sur l'imprégnation que la consommation passée, compte tenu de la diminution progressive de la contamination en PCB dans l'environnement.


Sur la base de ces résultats, l'Anses s'est auto-saisie afin de déterminer une fréquence de consommation maximale de poissons fortement bio-accumulateurs sans risque sur le long terme et, ainsi, de préciser les recommandations qu'elle avait formulées dans son avis du 14 juin 2010 relatif à l'évaluation des bénéfices et des risques de la consommation de poissons. Au regard de cette nouvelle étude spécifique au risque PCB, l'Anses recommande de limiter les consommations de poissons d'eau douce fortement bio-accumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure) :
- à 1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes,
-
à 2 fois par mois pour le reste de la population.

Au regard des caractéristiques de cette nouvelle étude, en particulier en raison de son caractère national et global,
ces recommandations ne sont pas applicables aux zones de très forte contamination pour lesquelles des évaluations de risques spécifiques ont été réalisées par l'Agence depuis 2008. Elles ne remettent donc pas en cause les recommandations locales de non consommation
. Sur la base des conclusions de cette étude, l'Anses pourra proposer des recommandations complémentaires en 2012 définissant les modalités d'une surveillance dans la durée de la contamination des cours d'eau. Enfin, toujours dans le cadre de cette étude, les recherches se poursuivent en 2012 sur d'autres composés persistants, en particulier les composés perfluorés et bromés.

Pour savoir plus :

> Avis du 10 novembre 2011 "relatif à l’interprétation des résultats de l’étude nationale Anses/InVS d’imprégnation aux PCB des consommateurs de poissons d'eau douce" (pdf)
>
Étude nationale d’imprégnation aux polychlorobiphényles des consommateurs de poissons d’eau douce (pdf)
>
Notre dossier PCB

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Evolution des espèces de poissons de rivières Une étude de l'ONEMA

 

Vingt ans de campagnes d’inventaires en France métropolitaine effectuées par des agents de l’Onema ( Office national de l'eau et des milieux aquatiques ) ont permis d’en savoir plus sur l’évolution de 48 espèces ou groupes d’espèces de poissons. Les résultats de cette étude sans précédent en France sont en demi-teinte : le nombre d’espèces est à la hausse, en particulier pour les exotiques, mais certaines espèces régressent.

L’aire de répartition de nombreuses espèces présentes dans les cours d’eau de France métropolitaine s’est étendue et leurs populations se sont densifiées.

Telles sont les observations qui ressortent de l’analyse portant sur l’évolution des poissons entre 1990 et 2009, menée par trois chargés de mission de l’Onema*, dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Fish Biology.

Si de nombreuses espèces natives se portent bien (spirlin, barbeau, chevesne), ce sont cependant les poissons exotiques (silure, pseudorasbora) qui ont connu le plus fort accroissement. L’étude montre également la diminution significative de certaines espèces (truite, brème, tanche).

Elle confirme par ailleurs le déclin inquiétant de l’anguille, qui a conduit à l’élaboration d’un plan de gestion pour sa restauration. Certains repeuplements, orchestrés dans le cadre de plans de restauration ou à l’initiative des pêcheurs, ne font pas l’objet d’un suivi organisé.

Cette pratique rend délicate l’interprétation des résultats car il est impossible de différencier les fluctuations naturelles d’une population de celles qui résultent d’une intervention humaine. Par exemple, la tendance à l’accroissement du saumon, qui est sujet à un plan de restauration mis en place en 2008, reste à confirmer.

« Cette étude donne une idée globale de l’évolution des poissons sur l’ensemble du territoire. Bien qu’elle montre une tendance à la hausse, il est important de rappeler que les effectifs de nombreuses espèces restent largement inférieurs à la situation précédant les révolutions industrielle et agricole qui ont eu un impact majeur sur la faune aquatique », précise Nicolas Poulet, chargé de mission « Ecologie des organismes aquatiques » à l’Onema.

Des hypothèses à étudier

L’amélioration de la qualité de l’eau et le réchauffement climatique peuvent expliquer ces évolutions. Des efforts portant sur le traitement des eaux usées ont permis de diminuer les quantités de phosphates responsables de l’eutrophisation des cours d’eau. Certaines espèces semblent avoir réagi positivement. Quant au réchauffement climatique, il pourrait favoriser le développement des espèces d’eau « fraîche » au détriment des espèces vivant en milieu froid.

Une étude sans précédent

Une telle analyse temporelle à l’échelle du territoire métropolitain n’avait encore jamais été réalisée. Pourtant, la connaissance de l’évolution des espèces est fondamentale pour assurer leur conservation et vérifier l’efficacité des programmes de restauration.

 L’étude a été menée à partir des données provenant du suivi de 590 stations sur une période de huit à vingt années consécutives. Cette surveillance, initiée au début des années 1990 dans le cadre du réseau hydrobiologique et piscicole (RHP), se poursuit de nos jours, grâce à l’implication des agents des services territoriaux de l’Onema qui ont contribué à la mise en place du réseau et qui effectuent les campagnes d’inventaire.

* "Time trends in fish populations in metropolitan France : insights from national monitoring data", Journal of Fish Biology - Nicolas Poulet, Laurent Beaulaton et Samuel Dembski

 Source :

http://www.onema.fr/ .

 Une autre étude a mettre en parallèle, la pollution de l'eau des rivières du bassin Rhône-Méditerranée :

http://www.eaurmc.fr/actualites-de-lagence-de-leau/detail-de-lactualite/article/etat-des-eaux-les-pesticides-et-lartificialisation-des-rivieres-sur-la-sellette.html /

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